Frelon en hiver : que deviennent les nids et faut-il encore s’en inquiéter ?
Quand les températures chutent et que les feuilles tombent, on a l’impression que la nature se met en pause. Pourtant, le frelon asiatique et les autres frelons ne disparaissent pas comme par magie. L’hiver est une période clé de leur cycle de vie : les vieux nids meurent, de nouvelles reines fécondées se cachent… et préparent déjà la saison suivante.
Dans cet article, on fait le point sur ce qui se passe vraiment pour le frelon en hiver : que deviennent les nids ? Quels sont les risques pour votre maison, votre jardin ou vos ruches ? Et surtout, dans quels cas est-il encore utile de signaler un nid de frelons sur SignalNids.fr pendant la saison froide ?
Le cycle de vie du frelon : ce qui change à l’automne et en hiver
Pour comprendre le comportement du frelon en hiver, il faut d’abord regarder son cycle de vie sur une année complète. En simplifiant, on peut le découper en quatre grandes étapes :
- Printemps : une reine fécondée, qui a survécu à l’hiver, commence à fonder un petit nid primaire (souvent dans un abri, un cabanon, un coin de toiture, un nichoir, etc.).
- Été : le nid grossit, le nombre d’ouvrières explose et l’activité près des ruches et des jardins devient bien visible.
- Fin d’été – automne : le nid atteint sa taille maximale, on parle parfois de “super nid” avec plusieurs milliers d’individus. C’est aussi la période où naissent les nouvelles reines et les mâles.
- Automne – hiver : la vieille reine et la majorité des ouvrières meurent. Les jeunes reines fécondées quittent le nid pour aller se cacher dans un endroit abrité (souche, tas de bois, grenier, mur creux, etc.) et y passer l’hiver en diapause.
Résultat : le gros nid que vous voyez dans un arbre ou sous un toit en novembre est en réalité un nid condamné. Il ne sera plus réutilisé l’année suivante. Ce sont les reines survivantes, dispersées tout autour, qui relanceront de nouvelles colonies au printemps suivant.
Que deviennent les nids de frelons en hiver ?
Un nid de frelons est une structure en cellulose, fabriquée à partir de fibres de bois mâchées. À l’automne, un gros nid peut être impressionnant, mais dès que le froid s’installe, plusieurs phénomènes se produisent :
- la colonie s’éteint progressivement, faute de ressources suffisantes et de conditions favorables ;
- les ouvrières restantes meurent, ainsi que la vieille reine ;
- le nid devient inerte, puis se dégrade lentement sous l’effet de la pluie, du vent et du gel.
Il arrive que l’on découvre un nid énorme en hiver, seulement une fois que les feuilles sont tombées. La bonne nouvelle, c’est que dans la plupart des cas, ce nid est déjà inactif. Il ne présente plus de risque de piqûre à grande échelle. En revanche, il indique que le secteur a été fortement colonisé pendant la saison précédente.
C’est une information intéressante à conserver pour la commune, les apiculteurs et les habitants du quartier. Grâce à une carte collaborative comme celle de SignalNids, ces nids “historiques” permettent de mieux comprendre les zones à risque pour les années suivantes.
Les reines de frelon en hiver : où se cachent-elles ?
Le vrai enjeu du frelon en hiver, ce ne sont pas les vieux nids, mais les reines fondatrices qui se sont envolées à l’automne. Chacune d’elles est capable, au printemps, de créer une nouvelle colonie.
Les reines cherchent des refuges bien abrités :
- tas de bois, souches, haies denses ;
- greniers, combles, abris de jardin ;
- cavités dans les murs, toitures, vieux nichoirs…
Elles se mettent en “pause” (diapause) et ne sont généralement pas visibles ni actives. Il est donc très difficile de les repérer et encore plus de les éliminer une par une. C’est pour cela que la lutte repose surtout sur la détection et la destruction précoce des nids au printemps et en été.
Frelon en hiver : quels sont les risques réels pour la maison ?
En hiver, les risques de piqûres massives sont bien plus faibles qu’en plein été. Mais certaines situations restent à surveiller :
- un nid encore partiellement actif dans un grenier, une dépendance ou un mur non isolé, lors d’un automne doux ;
- des frelons qui cherchent de la nourriture à proximité des habitations, notamment lors des redoux hivernaux ;
- des reines qui explorent des recoins de toiture, coffres de volets ou combles pour trouver un futur emplacement de nid au printemps.
La règle de base reste la même qu’en été : ne pas essayer de détruire un nid soi-même, même s’il semble calme, et éviter de boucher un trou dans un mur ou sous une toiture tant qu’on n’est pas sûr qu’il est totalement désert.
Quand est-il utile de signaler un nid de frelons en hiver ?
On peut se demander : “À quoi bon signaler un nid de frelons en hiver s’il est déjà vide ?” En réalité, il y a plusieurs raisons de le faire, même en fin de saison :
- Informer la commune et les apiculteurs qu’un nid important a été présent à proximité de ruches, d’une école, d’un parc ou d’un lotissement.
- Documenter la présence des frelons dans une zone où l’on manque encore de données.
- Préparer la saison suivante : si plusieurs nids sont signalés sur un même secteur, les acteurs locaux peuvent anticiper les interventions.
Sur SignalNids.fr, vous pouvez déclarer un nid même s’il vous semble ancien ou inactif. Lors de votre signalement, précisez simplement dans le commentaire qu’il s’agit d’un nid découvert en hiver et que vous n’avez plus observé d’activité récente.
Bonnes pratiques à adopter autour de chez vous en hiver
L’hiver peut être une période idéale pour faire un petit tour d’inspection autour de chez vous, sans stress, pour repérer d’éventuels nids passés inaperçus ou des points sensibles. Voici quelques gestes simples :
- Profiter de la chute des feuilles pour regarder la cime des arbres, les haies hautes et les grands arbustes.
- Examiner les abris de jardin, combles et greniers lorsque c’est possible, avec une lampe, en restant prudent.
- Vérifier les vieux nichoirs, coffres de volets, gouttières où des nids primaires peuvent se développer au printemps.
- Échanger avec vos voisins, les apiculteurs du coin ou votre mairie si vous avez repéré plusieurs nids dans le secteur.
Ces observations, combinées à une carte participative comme celle de SignalNids, permettent d’avoir une vision beaucoup plus précise de la pression du frelon asiatique sur un territoire.
Frelon en hiver : un temps calme… pour mieux se préparer
L’hiver donne l’impression d’une trêve, mais pour la gestion du frelon asiatique, c’est surtout une période d’observation et d’anticipation. En comprenant ce qui se joue à cette saison (disparition des nids, survie des reines, choix des futurs sites de nidification), on peut mieux se préparer pour le printemps.
En tant qu’habitant, propriétaire, apiculteur ou élu local, vous avez un rôle à jouer dans cette vigilance :
- en repérant les anciens nids visibles en hiver ;
- en les déclarant sur SignalNids.fr pour enrichir la carte des signalements ;
- en sensibilisant votre entourage aux bons réflexes : ne pas intervenir seul, contacter les bons interlocuteurs et laisser les données circuler.
Vous avez repéré un nid de frelons, même ancien ?
Prenez quelques secondes pour le déclarer sur
SignalNids.fr. Chaque signalement compte pour mieux
protéger les habitants, les abeilles et les ruchers de votre région.